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LA POESIE D'ANTOINE CARROT

Qu'en toi demeure 

Gerbert, 1995
Illustration Paul Siché

NOTES DE LECTURE

Extrait de la préface "poème vivant je te frappe sur l'enclume".
... Ses poèmes puisent leur sève et leur force dans la nature et sa réserve d'images, dans le silence, la patience des maisons anciennes qui veillent au creux des villages
"qu'en toi demeure la source et le vent".
La vigilance, l'attente habitent les vers méditatifs de ce poète qui avoue son appartenance "à la confrérie des arbres seuls / tournés vers le vent comme un visage / comme une main offerte".
... Explorons les refus et les refuges de ces poèmes qui disent que l'existence brûle, mais que l'amertume féconde.

Marie Ange Sebasti.

Poème vivant qui ouvre un territoire où les refuges de l'homme cessent d'être mortels à l'âme et invitent à clore le livre des amertumes et des contradictions pour être "Comme une feuille au plaisir de l'automne / multiplié par l'idée que l'on se fait des choses".
Jean Paul Mestas, Jalons.

La nature reste le meilleur refuge contre " la brûlure " de l'existence. Le poète se veut " semeur d'angélus au sommet de la colline ". De ces terres qui l'accueillent en toute saison s'élève sa méditation " Qu'en toi demeure enfin / cet oubli qui te fait vivre "
Claude Le Roy, Noréal.

Poésie authentique, sans complaisance à conquérir par une lecture lente et attentive "Les mots tu les préfères polis par l'usage / dépouillés des certitudes / ouvrant sur l'autre / afin d'essayer la rencontre / comme un soir de tilleul au coin du feu".
Laudes

Il faut de l'espace à ce texte qui multiplie les allers et retours dans le temps, un espace qui confine au désert, où les rares oasis sont celles de la mémoire, en somme un désert de l'oubli où l'on ne peut espérer qu'une " victoire un instant rien qu'un instant ". La source et le vent se conjuguent " Partage d'une source éloignée qui vit d'elle-même en elle-même / et qui est tout dans son silence ". Une réflexion sur l'eau révèle les mêmes contradictions "Ma contradiction : la fuite et la constance de l'eau / espace de feu et de rencontre / un regard qui se transforme / devient le passage". Un livre aride et fécond à la fois, qui surprend parce qu'il est toujours aux limites.
Alain Wexler, Verso

EXTRAIT :Qu'en toi demeure (p.33)

Interpellation

Posées comme des outils le long des murs
Des lassitudes t'entraînent vers l'absence
Pris au piège tu voudrais t'échapper
Mais désormais tu n'en as plus la force.

Il faut résister c'est une question de source
Une volonté donnée par tes racines
Un profit sans complaisance
Le discours de la pierre à la frayeur des mots.

Une présence s'impose entre ton ombre et l'autre
Des concessions négocient tes réponses
Si tu veux vivre faut-il savoir
Déplacer les mots avec un minimum d'adresse
Autour des cratères étroits
Et redevenir ainsi le métal de tes origines.

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